• Journée Mondiale contre l'homophobie : une occultation médiatique dans les DOM

    Bien qu'elle soit l'invention d'un Martiniquais (M. Louis-George Tin), la Journée Mondiale contre l'Homophobie n'est guère mentionnée dans les médias domiens.

    Dire cela est même un euphémisme : il serait plus juste de dire que l'évenement est intentionellement occulté , voire même, osons le mot ! Censuré. *

    Une censure qui concerne aussi bien les médias (dominants comme France-Antilles ou RFO ou alternatifs comme le Mot Phrasé par exemple ) que les milieux scolaires, culturels ou associatifs.

    Pour une fois d'accord, tous ces protagonistes conviennent qu'il est préférable de garder le silence sur le sujet. La raison ? Leurs réponses varient : les plus modérés disent que "le public antillais n'est pas encore prêt" ; qu'il est nécessaire d' "attendre" (Quoi , et jusqu'à quand ? )

    Les plus homophobes vocifèrent qu'il ne faut pas souiller la pureté antillaise avec "cette perversion venue d'occident" , que l'homosexualité "n'est pas dans notre culture" , et qu'il ne faut pas encourager "le vice, le sexe anormal et le désordre" ; rien que ça !

    Justifions donc le nom de ce journal, et poussons un cri.

    Un cri contre les "artistes" du mouvement dancehall, qui attisent la haine de l'autre et appellent au meurtre des LGBT ; et tout cela dans l'unique but de vendre leurs médiocres albums ;

    Un cri contre la veulerie journalistique et la lâcheté des politiciens, qui abandonnent toute une frange de la population à ses bourreaux ;

    Un cri contre les personnalités du mouvement culturel et celles du monde scolaire ; qui devraient éduquer le public et la jeunesse, leur enseigner les valeurs de tolérance et de respect des différences, mais qui, au lieu de cela, se réfugient au mieux dans un silence coupable, et jouent au pire le jeu des homophobes.

    Combien de jeunes , aux Antilles, en Guyane ou chez nos frères du continent africain , se suicident parce qu'il subissent, quotidiennement, le joug d'une société homophobe et lesbophobe; qui leur explique qu'ils sont des erreurs de la nature, des monstres, des ratés ?

    Combiens d'Afro-Antillais-es transgenre sombrent dans la dépression, face à une société qui ne leur fait aucune place ?

    Va-t-on continuer ainsi ?  Va-t-on laisser de si intolérables discriminations se poursuivre , pour ne pas déranger le confort pseudo-moral d'une poignée d'imbéciles ?

    Non, mesdames et messieurs les censeurs . Un cri a été poussé. Un cri a jailli des profondeurs du sol , ou vous voudriez nous enterrer vivants. Un cri a jailli et vous ne pourrez plus faire semblant de ne pas l'entendre.

     

    * Censure surprenante sur une île qui ne manquent pourtant pas d'éditocrates clamant haut et fort leur indépendance et l'absolue liberté de leur plume. Comprenne qui pourra.


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